Chapitre 10 : Traumatismes et pathologies du squelette
Les affections du squelette peuvent concerner l'os lui-même ou les articulations. Elles peuvent être d'origine traumatique ou pathologique.
Les affections du squelette sont décelables sur les clichés par radiographie.
I – Les atteintes osseuses
Les traumatismes
Un traumatisme est un état général particulier, crée par l'action d'une violence externe sur l'organisme. Les traumatismes osseux sont généralement des fractures.
Une fracture correspond à un os brisé. Si les os ne font pas saillie à l'extérieur, la fracture est dite germée, elle peut être avec ou sans déplacement des os ; si les os ont traversé les chairs et font saillie à l'extérieur, la fracture est dite ouverte (Fig.1).

Les traitements dépendent de la fracture :
→ immobilisation au moyen d'une attelle ou d'un plâtre s'il n'y a pas de déplacement.
→ réduction par man½uvre externe ou traitement chirurgical (ostéoplastie, ostéosynthèse, mise en place d'une prothèse), puis contention (plâtre, bande élastique).
→ rééducation par kinésithérapie pour éviter les séquelles (ankylose et amyotrophie) après consolidation.
L'ostéosynthèse est une opération chirurgicale qui consiste à maintenir entre eux les fragments d'un os cassé, à l'aide de boulons, vis, fils ou plaques métalliques tolérés par l'organisme (Fig.2). Elle concerne les fractures qui ne peuvent pas être réduites par des man½uvres extérieures et celles qui ne peuvent rester sous un plâtre. Les extrémités de l'os cassé se rejoignent par constitution d'os nouveau.

Les affections (= ostéopathies)
Les affections peuvent être soit liées à l'âge (l'ostéoporose), soit d'origine génétique (ostéogenèse imparfaite), soit consécutives à des troubles nutritionnels (carence en vitamine D = rachitisme).
L'ostéoporose est la + fréquente des affections de l'os. Elle survient quand le capital osseux est trop bas ou la perte osseuse trop rapide et provoque une diminution de la résistance des os. Elle est sous l'influence de certains facteurs de risque et affecte +40 % des femmes de +60 ans. Les hommes sont aussi affectés mais en moindre proportion. Elle est mesurable par ostéodensitométrie. Les zones particulièrement affectées sont : les poignets (fractures), la hanche (fracture du col du fémur ainsi que les vertèbres ou « tassement vertébral ».
II – Les pathologies articulaires
Structure d'une articulation mobile (= diarthrose)
Une articulation constitue une jonction entre les os. Une diarthrose est une articulation synoviale (Fig.3). L'articulation est maintenue solidement par des ligaments et entourée par une capsule articulaire. Les surfaces articulaires des os sont recouvertes de cartilage hyalin et baignent dans un liquide permettant une bonne lubrification. Ce liquide appelé synovie, est le produit par la membrane synoviale qui double la capsule articulaire.

Les traumatismes (accidents des articulations)
Luxation : les os sont déplacés et sortis de leur cavité articulaire. Elle est souvent due à des mouvements forcés. Elle nécessite une remise en place, puis un plâtrage.
Entorse : les ligaments étirés ont été endommagés (déchirure, arrachement) sans que les os aient été déplacés. Les + fréquentes se rencontrent au niveau de la cheville. Les + graves se situent au niveau du genou (ligament latéral interne).
Tendinopathie : nom générique des maladies tendineuses.
Les affections (= arthropathies)
Les affections des articulations les + fréquentes sont la polyarthrite, la goutte et l'arthrose.
L'arthrose est une affection chronique dégénérative non inflammatoire des articulations, caractérisée anatomiquement par des lésions cartilagineuses avec production d'ostéophytes et de chondrophytes.
Pathogenèse : au cours du temps, le cartilage se détruit. Des petits morceaux se détachent et enflamment l'articulation : la membrane synoviale produit + de liquide, c'est l'épanchement de synovie. Après quelque temps, le cartilage a totalement disparu et les os frottent l'un contre l'autre. En réaction, ils produisent des excroissances d'os qui forment de petites bosses sous la peau (= ostéophytes) (Fig.4).
L'arthrose de la hanche (= coxarthrose) est l'affection la + fréquente de la hanche. La douleur, localisée le + souvent au pli de l'aine avec une irradiation devant la cuisse, en est le symptôme majeur. L'arthrose se caractérise par la destruction du cartilage coxo-fémoral (cartilage recouvrant la tête du fémur et la cupule se trouvant dans le bassin avec laquelle elle s'articule). Elle est d'évolution lente et n'est pas d'origine inflammatoire (dégénérescence des articulations avec déformation et impotence).

IV – Traitement d'une arthropathie : la coxarthrose : prothèse de la hanche.
Il existe 2 type de coxarthrose :
→ la coxarthrose primitive (60 % des coxarthroses) se développe sur une hanche sans malformation préalable, après 60 ans.
→ la coxarthrose secondaire (40 % des coxarthroses) survient sur une hanche présentant des malformations anatomiques à l'origine d'une usure + rapide, + précoce.
La radiographie des 2 hanches permet de confirmer le diagnostic de coxarthrose et de préciser sa nature primitive ou secondaire. Des mesures effectuées directement sur les radiographies (= coxométrie) permettent de diagnostiquer des malformations anatomiques favorisant la coxarthrose.
Traitement chirurgical en cas de coxarthrose évoluée : pose d'une prothèse totale de hanche. Il vise à corriger la gène fonctionnelle occasionnée par la maladie.


