Chapitre 42 : La lecture du texte à l'oral
Introduction :
Les conseils qui suivent concernent la lecture d'un texte proposé par l'examinateur le jour de l'épreuve.
Il peut s'agir d'un texte étudier en classe, d'un texte lu et rapidement analysé en fonction de son lien avec la séquence de travail, ou beaucoup + rarement d'un « improvisé », extrait d'une des œuvres intégrales étudiées.
I – Le temps de préparation
Le moment de la préparation a 2 fonctions : permettre de répondre à la question posée, mais aussi se mettre en condition de réagir efficacement lors de l'entretien.
Ce temps doit être consacré à la mise en évidence des éléments suivants. Cpdt, il ne faudra pas tout écrire, il faudra juste se donner des indications pour ne rien oublier.
Se remémorer l'œuvre dont est tiré l'extrait, la logique du groupement dans lequel il est inscrit (s'aider des éléments figurant sur la liste).
Relire avec attention le texte, même s'il est bien connu.
Récapituler l'essentiel, cad :
Identifier les personnages.
Établir le lien entre l'épisode, la description, la scène, l'argumentation ... et le reste de l'intrigue et de la démonstration.
Mettre en évidence ce qui évolue grâce au passage étudié.
Dégager les thèmes, les motifs, les images qui reviennent par rapport au reste de l'œuvre.
Déterminer quelles sont les attentes du lecteur.
Et, comme toujours (chap. 40) :
Analyser la situation d'énonciation propre au passage.
Dégager la structure, la composition, le mouvement du texte.
Établir les liens entre le texte, son contexte historique et culturel, et le genre dont il relève.
II – Préparation de la lecture
Avec un crayon à papier, inscrire par des // les pauses qu'il faudra effectuer ; souligner les expressions et les mots sur lesquels il faut insister, ils ont une valeur spécifique dans le texte (image, répétitions, diérèse ...).
Pour les vers, souligner les e muets qui se prononcent (avant consonne), mettre entre parenthèses ceux qui s'élident (avant voyelle ou en fin de vers), marque les coupes par des // et les enjambements ou les rejets par une flèche (→).
Ex :
Il est des parfums frais// comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, //verts comme les prairies,
Et d'autres ; // corrompus, riches et triomphants, '
Ayant l'expansion des choses infinies [...]. (Ch. Baudelaire, « Correspondances » in Les Fleurs du Mal)
III – La lecture débutant l'exposé
Il convient d'abord de faciliter la compréhension de l'examinateur, qui peut ne pas connaître l'œuvre ou l'extrait que vous avez étudié.
Il faut donc introduire de façon concise, en explicitant le propos de l'auteur et en situant le texte dans l'œuvre, dans l'histoire littéraire et dans le genre concerné.
La lecture doit se faire selon un rythme modéré ; le texte doit s'entendre, la prononciation doit être soignée.
Le prof, pour gagner du temps (en particulier pour les textes longs), peut interrompre : cela ne doit pas déstabiliser.
L'oralisation du texte peut se faire de 2 manières différentes (il y a 2 écoles).
Lecture « blanche » : on se fait transparent, on donne le texte sobrement, sans aucun effet. Cette transparence s'explique par la volonté de donner le texte tel qu'il est ; c'est à l'auditeur de s'en construire une interprétation.
Lecture « expressive » : on rend compte des émotions que l'on a ressenties à la lecture du texte ; on propose donc une interprétation. Par ex, la lecture d'un texte romanesque peut se faire d'un ton ému, ou sur un registre ironique pour marquer que l'on trouve l'attitude romanesque ridicule.
Mais attention : lorsqu'on dénature l'intention de l'auteur, il faut être capable de se justifier.