Chapitre 39 : L'écriture de dissertation
Introduction :
L'exercice consiste à confronter différentes données de manière à construire un jugement sur un sujet à partir d'une problématique. La pensée doit être présentée de façon ordonnée. Les affirmations sont étayées par des exemples.
I – Les données
La connaissance du prgm doit permettre de disposer d'un matériel suffisant qu'il faudra convoquer en fonction du sujet.
Il est utile de se construire un catalogue de réflexions concernant chacun des genres au programme.
II – Le sujet
Lire un sujet consiste à en repérer les mots clefs. Il faut définir ces mots clefs dans leur polysémie, en recourant même à leur étymologie.
Il s'agit ensuite de mettre en relation ces mots clefs en fonction de tel ou tel aspect de leur définition. On peut ainsi commencer à construire une problématique.
III – La problématique
L'analyse du sujet ainsi que la confrontation des données dont on dispose permettent d'énoncer un ou plusieurs paradoxes, cad la nécessité de soutenir ensemble et à la fois 2 propositions vraies et pourtant contradictoires.
Quelques exemples :
Le théâtre est-il fait pour être lu ou pour être représenté ?
→ Genre de l'oral par excellence, et donc de l'éphémère, son entrée en littérature impose pourtant un usage de la trace écrite : n'y a-t-il pas contradiction ?
En poésie, faut-il privilégier la forme ou la signification ?
→ Tout repose sur l'ambiguïté du langage : il a pour fonction 1ère la communication, mais cette communication s'inscrit dans une forme dont la valeur peut finir par l'emporter sur le message qu'elle véhicule. Comment concilier ces différentes fonctions du langage ?
Peut-on parler de l'unité d'un recueil de poésie ?
→ On note la contradiction entre la notion de recueil, qui suppose la réunion d'éléments épars, voire disparates, et celle d'unité, qui fonde a priori toute œuvre.
Quel intérêt peut-on prendre à lire le récit de la vie de quelqu'un de particulier ?
-Ce sujet pose le problème de la dimension universelle qu'il peut y avoir dans la vie d'un individu.
Quel intérêt peut-on prendre à lire la vie d'un personnage de fiction ?
→ Ce sujet met en évidence l'opposition entre la littérature qui privilégie la fiction, l'imagination, et donc pour une part, le divertissement, et le statut du lecteur, inscrit dans la réalité. La lecture est-elle nécessairement un acte gratuit ?
Peut-on convaincre par le seul usage de la raison ?
→ Se pose ici la question de la double dimension humaine rationnelle et affective ; l'usage de la seule raison serait alors « inhumain ».
IV – L'organisation
La pensée doit progresser ; on part de ce qui semble le + évident pour développer ensuite des aspects qui nécessitent un approfondissement de la réflexion.
On a tout intérêt à marquer au départ sa capacité de prendre en compte une opinion contraire à celle qu'on pense soutenir : c'est l'art de la concession.
On usera principalement de 2 types de plan :
Plan en 2 parties : Certes ... Cependant ...
Plan en 3 parties : Certes ... Cependant ... Plus encore ...
V – Les exemples
Les textes du corpus doivent être exploités au max.
On peut aussi faire appel aux textes étudiés en classe et à sa culture personnelle.
Les ex doivent être introduits : on donne le titre exact de l'ouvrage (qu'on souligne) ainsi que le nom de l'auteur (sans fautes d'orthographe).
Les références sont précises : on raconte, puis on analyse l'ex en fonction de ce que l'on veut démontrer .