Chapitre 38 : L'écriture d'invention
Introduction :
Elle répond à des exigences précises : il faut soigner son expression, respecter des contraintes de genre et de registre, organiser un propos cohérent et dynamique pour retenir l'attention du lecteur jusqu'au bout.
I – Un exercice difficile
Contrairement aux apparences, ce type de sujet est très difficile : il nécessite des connaissances précises, de la culture et des qualités de style.
Il n'y a pas de sujet type : le but est de tester l'aptitude du candidat à s'adapter au sujet proposé.
II – Décrypter une consigne
Pour rédiger une scène de théâtre, il faut se remémorer tout ce qui caractérise ce genre (traits de caractère des personnages, cohérence entre leurs paroles et leur caractère, etc.) et dégager les contraintes que la simple allusion au genre a imposées.
Le choix d'un regisre nécessite du bon sens : il dépend de ce dont on parle. Le registre pathétique sera + approprié à un texte sur la guerre que le registre humoristique ...
La richesse du vocabulaire dépend de la manière dont on a assimilé les textes étudiés. Par ex, un travail sur la description dans le roman permet d'acquérir le lexique des verbes de perception, mais aussi le vocabulaire des formes et des couleurs. Il est judicieux de le réinvestir à bon escient le jour de l'épreuve.
Le corpus de texte mis à disposition peut aider à redéfinir les contraintes et donner quelques modèles. Il faut établir avec précision un « cahier des charges » en fonction des implicites de la consigne. Il faut le respecter, et vérifier en cours d'épreuve que l'on ne s'en écarte pas.
III – Les exercices types
A – La transposition
On peut faire varier le cadre temporel (actualisation), changer l'un des personnages impliqués dans un débat et mettre en évidence comment ses traits de caractère (peut être eus à définir) jouent dans la forme que prend la discussion, modifier le PDV (pour une description, mais aussi pour une prise de position), passer d'un genre à un autre (d'une scène de théâtre à une scène de récit), cahnger de registre ...
B – La transformation
Il s'agit généralement d'amplifier (développer une ellipse de la narration, une description, les pensées secrètes d'un personnage, les arguments d'un des interlocuteur ...).
C – L'imitation
Voir chapitre 34, le pastiche et la parodie
D – La prise de position
Il faut construire une argumentation, réfuter ou reprendre à son compte l'opinion d'un des auteurs, développer un jugement sur un des textes.
IV – 2 types de textes sont souvent demandés
A – La lettre
Il faut tenir compte des critères formels de rédaction d'une lettre, exploiter les informations figurant dans le texte qui provoque la rédaction de la lettre, choisir un registre, développer une argumentation en ménageant une progression susceptible d'emporter l'adhésion du lecteur.
On sera attentif à la formulation de la consigne : une lettre ouverte suppose la volonté de convaincre un large public, une lettre adressée à une personne précise permet de jouer sur les traits qui la caractérisent, et qu'il faut définir (on sait comment l'émouvoir, le blesser, l'indigner ...).
B – La préface
Il faut d'abord choisir son option (préface analytique, qui propose une réflexions sur l'ouvrage à lire, ou préface apologétique, qui prend clairement sa défense), puis déterminer son énonciation (adresse directe au lecteur ? Discrétion de l'émetteur?) et enfin préparer quelques formules frappantes.
C – Le dialogue
Il faut d'abord dégager le but : mettre en œuvre une rixe, la parole étant le moyen de la prise de pouvoir, ou rechercher la vérité mais aussi déterminer ce à quoi on veut aboutir, vers quelle conclusion on guide le lecteur.
On décide alors des traits de caractère et de la position de chacun des personnages. Ce qui impose un registre qu'il faut respecter sur la durée (un personnage désabusé fera preuve d'ironie, tandis qu'un personnage émotif pourra s'exprimer avec lyrisme ...).
On soigne les enchaînements entre les répliques.