Chapitre 29 : Les discours rapportés
Introduction :
La notion de discours rapporté est importante à 2 PDV : en tant que lecteur, il est nécessaire de comprendre la manière dont s'imbriquent les discours et les jeux de double énonciation que cela produit ; en tant que « producteur d'écrits scolaires », l'on est amené en permanence à citer des textes, à rapporter des propos.
I – Les liens entre 2 discours
Rapporter des propose peut avoir plusieurs fonctions :
compléter ce que soi-même on avance
conforter sa pensée en faisant appel aux propos d'une autorité
prendre ses distances avec une opinion que l'on condamne, faire preuve d'ironie.
Ces procédés sont fréquents dans les textes argumentatifs, mais on les trouve aussi dans les romans : l'auteur cite parfois avec sympathie ses personnages, qui développent alors une argumentation à laquelle il adhère ; il peut aussi les citer pour se moquer (c'est souvent le cas de Flaubert, qui ironise sur le romantisme de ses personnages).
II – La citation pure et simplement
En discours direct, les paroles sont rapportées exactement telles qu'elles ont été prononcées. L'exactitude doit être une garantie d'authenticité.
La citation est attribuée à qui de droit : on veille à ne pas se tromper de source. Lorsqu'un auteur fait parler un de ses personnage, il n'est pas nécessairement d'accord avec lui ; il se peut qu'il y ait ironie. On ne doit attribuer tel ou tel jugement à l'auteur que si l'on est sûr que le personnage qui l'émet lui tient lieu de porte-parole.
Les citations ne peuvent être démesurément longues : on sélectionne l'expression, ou le membre de phrase qui sert la démonstration. On signale alors les coupes par des [...]. Le texte doit néanmoins rester cohérent : il faut que le lecteur saisisse immédiatement quel est le sujet du verbe apparaissant dans la citation.
III – Le discours indirect
Il consiste à rapporter un propos avec un verbe introducteur (dire, penser, croire ...), suivi d'une proposition subordonnée. Le discours subit des modifications de personne et de tps (concordance des tps). Il nécessite souvent la reformulation d'une partie du texte.
La reformulation se justifie lorsque l'on est intéressé par le message, le contenu du texte et non par sa forme. Il est très maladroit de reformuler de la poésie.
IV – Le discours indirect libre
Les paroles sont rapportées sans solution de continuité par rapport au discours de l'énonciateur principal (pas de verbe introducteur) : tps et pers du verbe sont modifiés, mais en revanche, syntaxe et vocabulaire sont respectés.
L'exemple suivant est tiré de L'Assommoir, de Zola ; il s'agit du récit de la visite du Louvre lors de la noce de Gervaise : « [...] ils suivirent l'enfilade des petits salons, regardant passer les images, trop nombreuses pour être bien vues. Il aurait fallu une heure devant chacune, si l'on avait voulu comprendre. Que de tableaux, sacredié ! ça ne finissait pas. Il devait y en avoir pour de l'argent. »
V – Quelques formules pour introduire des références
Selon X ...
Si l'on se réfère au texte de X ...
Qu'on lise ce qui suit, où X est particulièrement clair ...
La citation suivante illustre bien notre propos ...
Quand X parle de ...., Y évoque au contraire ...
Plusieurs auteurs le signalent ; citons les : ...
Relisons les paroles que X fait prononcer à ses personnages : ...
X est catégorique : à l'en croire, ...
La formule de X est particulièrement éclairante, percutante : ...